Comment se nourrissent les vautours

Publié le lundi 19 août 2019Rédigé par Joël-Pierre Chevreux
Comment se nourrissent les vautours
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Chèque rejeté

Madeleine, quatre-vingt trois ans, n’a jamais connue le moindre problème bancaire. Au mois de juillet dernier, elle décide de fermer son compte et de transférer le solde auprès une banque concurrente. Malheureusement, la veille dame à oublié l’émission d’un chèque de... cinquante-huit € en cours de paiement. Rejet. Frais. Interdiction bancaire temporaire. Régularisation. Ce fait, surprenant pour un oubli, interpelle et invite à un constat édifiant. Il démontre clairement l’incompétence caractérisée, assortie d’une inélégance commerciale des plus déplorables de la part d’un organisme qui se prétend publiquement : « bancaire ». Il s’est autorisé le rejet d’un chèque pour une somme de... cinquante-huit € (58) envers une fidèle cliente de... trente ans, sans aucun antécédent financier.

 

Le client n'est pas qu'un simple numéro

La conduite de cette agence relève de l’intolérable ! En effet, cet incident aurait pu, dans l’heure, être écarté, si le banquier avait joué son rôle le plus élémentaire, c’est-à-dire, déceler l’erreur et prévenir par téléphone son ancienne cliente de la situation d’un compte... clos. Ce comportement, indigne d’un véritable professionnel, a déclenché, une série de frais substantiels à la dame âgée, pourtant réputée sans précédent et la désorganisation de toute sa gestion pratique. Si, de nos jours, une « banque » se satisfait d’une attitude aussi inepte envers un sociétaire dont elle connaît parfaitement la rigueur de gestion, cela éclaire l’incroyable détachement envers la clientèle. Sans doute, faudrait-il rappeler aux hommes de la finance que la personne humaine n’est pas un simple numéro ou un torchon à essorer jusqu’à la dernière goutte. Elle a aussi droit à l’erreur, notamment lorsque sa conduite en matière de gestion se révèle exemplaire depuis autant d’années !

 

L'attitude scandaleuse des banques

Si l’on ne peut plus obtenir un soutien, une aide financière auprès de sa banque, peut-être, faudrait t-il aller la chercher auprès de son boucher, de son boulanger, pour obtenir satisfaction ? Comment, dès lors, s’étonner de la démarche de certains nantis dans leur retournement au profit d’établissements étrangers où le client n’est ni méprisé, ni ignoré ? Si, un organisme bancaire averti du profil de son client est incapable de l’informer d’une défaillance aussi dérisoire, alors il ne mérite pas sa clientèle. L’attitude bancaire de certains organismes français, fois surprenante et pitoyable, un grand nombre de nos compatriotes ne leur fait plus confiance. Cette réalité devrait interpeller les hauts responsables des caisses, à commencer par celles qui prétendent à cette reconnaissance à grands renforts de publicités.

 

Frais de rejet excessifs

Cette réflexion en inspire une autre : celle de frais bancaires liés aux incidents de paiements. Savez-vous, qu’en France, ils sont six fois plus élevés que dans nos pays voisins ? En effet, pour tout prélèvement rejeté, lorsque le compte n’est pas assez fourni, les banques facturent des frais d'incidents de paiement sans tenir compte des difficultés de leurs clients leur infligeant ainsi une double peine. Pour chaque prélèvement rejeté, la facturation peut s’élever jusqu'à vingt € de frais. Contre ces frais excessifs, le Comité Consultatif du Secteur Financier ( C.C.S.F. ), constate, qu’au sein des autres pays européens, les banques imposent des frais moindres pour effectuer cette opération. En Allemagne, par exemple, à peine trois €, soit six fois moins qu'en France ! En Belgique : sept €  et 50 cts.

 

Nourriture pour vautours

Il faudra bien que dans l‘Hexagone les banques arrivent à se réguler, à condition... que les pouvoirs publics leur imposent une tarification acceptable. Car le plus insolite du scandale revient au montant des frais qu’engendre aux banques tout rejet de virement, soit... quelques centimes d’Euros. Mais, le plus exécrable réside certainement dans leur attitude envers le particulier en difficulté. Devant tout rejet de paiement, ce dernier peut générer des frais bancaires successifs. Après un premier refus de prélèvement automatique, un débiteur renvoie, cinq jours après, une nouvelle demande de règlement. Si le compte n’est toujours pas provisionné, les banques prélèvent de nouveau un montant de vingt €. Il semblerait, qu’elles n’ont pas autorité pour réclamer plusieurs fois ces frais bancaires pour une même créance... Alors à quand un grand nettoyage dans ce système infernal où les vautours de toutes espèces se gavent sur le compte des petites gens ?

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