La France souffre de reconnaissance.

Publié le mercredi 6 mars 2024Rédigé par Michel-Henri Ledoux
La France souffre de reconnaissance

La France souffre de reconnaissance

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La France souffre de reconnaissance. « La Reconnaissance est une fleur qui ne pousse qu’à de rares endroits ». Notre carence de reconnaissance n’est pas en sens unique, la réciproque est également bien dans les gênes de notre existence. Le Français n’est pas reconnaissant dans bien des domaines, certes fort heureusement ceux qui le sont le moins ne sont pas majoritaires mais ils progressent en fonction de l’évolution de la vindicte populaire. En politique l’histoire prouve à l’évidence que la reconnaissance s’efface au fil du temps.

Le Général de Gaulle en fit les frais en son temps.

Après des décennies de combats loyaux tant militaires que politiques dans l’intérêt de la puissance, de la grandeur d’une France libre, il fut, toutefois, vilipendé par une parie de l’électorat qui eu gain de cause sur un référendum incertain voulu par l’instigateur lui-même. Les sujets me font encore à ce jour sourire, quelle blague, réforme du Sénat et Régionalisation. Refus de répondre positivement à ces deux questions alors qu’à ce jour la Régionalisation est inéluctable et que la réforme du Sénat est désormais souhaitée par nombre de partis politiques. 

Beaucoup préfèrent les « Poulidor » aux « Anquetil » c’est bien connu.

Ce grand Français n’est pas le seul à avoir subit les affres de ce manque de reconnaissance. Bien d’autres l’avaient précédé, d’autres lui ont succédés. Or, il en est de même pour les sportifs de haut niveau, les acteurs et comédiens, les grands intellectuels quelque soit leur confession. Il faut pour s’en persuader en observant les misères dont sont victimes d’acharnement les élites de notre Pays. Les Français pour partie n’aiment pas les premiers, beaucoup préfèrent les « Poulidor » aux « Anquetil » c’est bien connu. Saint Simon ne disait-il pas « Le nerf et le principe de la haine et de l’amitié, de la reconnaissance et de la vengeance est le même. »

Cette frange de la population n’a qu’une reconnaissance éphémère...

Une psychanalyse collective devrait démonter qu’une partie de nos concitoyens ne possèdent qu’une reconnaissance relative envers nos agriculteurs, nos forces de l’ordre, nos enseignants, notre corps médical, notre culture, nos chefs de grandes entreprises etc. En fait cette frange de la population n’a qu’une reconnaissance éphémère, bref, elle suit les évènements colériques des corporations excédées face à l’immobilisme du pouvoir puis ne s’inquiète plus de l’avenir de ces sacrifiés du système.

- Durant la Covid, les soignants furent applaudis, après quoi ils furent laissés face à leur désarroi dans leur manque de moyens.

- Nos agriculteurs crèvent la faim alors face à leur révolte les Français se mobilisent, pour une compassion lunaire, des mesurettes gouvernementales sont mises en avant mais la suite, quelle sera-t-elle ?

- Nos force de Police perdent de leur autorité et sont massacrées sans possibilité d’une riposte adaptée, les Français sont déférents, quelques jours après un drame parmi leurs rangs, en applaudissant ces courageux fonctionnaires ou militaires avant de retomber dans l’abime de la critique.

  • De même pour les enseignants malmenés par des élèves pourris de haine qui n’hésitent pas à s’en prendre physiquement à ceux qui tentent de les instruire. Cette frange de Français compatit quelques jours lors d’agressions sauvages mais après l’interruption de la monopolisation de l’espace médiatique, que se passe-t-il ? La reconnaissance se manifeste-elle ?

En somme, il est impossible de dresser une liste exhaustive tellement les exactions sont légion. Jean-Jacques Rousseau avait cette formule remarquable qui résume assez bien l’état d’esprit sur la reconnaissance : « Je me sens le cœur ingrat par cela que la reconnaissance est un devoir ».

Cela dit la réciproque s’avère réelle la France n’a pas connue la reconnaissance qu’elle était en droit d’espérer dans son histoire. Il suffit de prendre la mesure de cette carence de reconnaissance de Pays où la France a apporté le meilleur d’elle-même et le financement de millions d’investissements à fonds perdus.  Le retour sur investissent n’a jamais eu lieu pire nous avons hérité de la haine de ceux qui furent, après notre départ, et qui sont incapables de s’autogérer. La reconnaissance basse a la mémoire courte nous en avons tous conscience.

Certes lorsqu’on donne, le principe véritable se veut de ne rien attendre en retour, cela dit la pilule est difficile à avaler. Notre dette abyssale en est pour partie une preuve irréfutable. Cela dit certains de nos partis politiques ont vocation à semer un trouble considérable :

« La police tue ! » La non reconnaissance du massacre des juifs le 07.10.23, l’opposition de sanctions pénales apparaissent, tout du moins pour moi, une option politique inquiétante contraire aux valeurs Républicaines fondamentales. L’avenir sera le grand témoin de ce dysfonctionnement majeur. Pour conclure, la Reconnaissance devrait être le fil conducteur de notre morale. 

Témoigner notre Reconnaissance c’est avant tout être fier d’une gratitude acquise de notre part à des tiers valeureux, à des actions significatives teintées d’une connotation de respect de courage et de générosité. Au même titre la réciprocité de la Reconnaissance venue de l’extérieur devrait éveiller une fierté à notre endroit. Quoi de plus valorisant que d’être reconnu pour ses propres valeurs ? La morale ne doit pas changer de camps sous peine de voir notre civilisation disparaitre.

 

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