Qui sont les hommes bisexuels ?

Qui sont les hommes bisexuels ?
Qui sont les hommes bisexuels ? Ils sont des individus attirés émotionnellement, romantiquement et ou sexuellement à la fois par des personnes de leur propre sexe et par des personnes d'un sexe différent. Être bisexuel signifie que l'orientation sexuelle d'une personne ne se limite pas exclusivement à un seul genre. Ces hommes peuvent avoir des relations, des expériences ou des sentiments à la fois avec des hommes et des femmes.
France Monsieur se penche sur quelques points importants à retenir sur les hommes.
Une définition souvent floue : entre attirance et invisibilité
La bisexualité masculine demeure, en 2025, un sujet encore peu compris, souvent stigmatisé. L’homme bisexuel attire à la fois les femmes et les hommes mais cela ne signifie ni confusion, ni inconstance, ni dissimulation. Pourtant, les clichés persistent. Certains voient en lui un homosexuel qui n’ose s’assumer, d’autres l’imaginent comme un libertin insatiable. La réalité ? Elle échappe à ces cases réductrices. Léo, 31 ans, graphiste à Marseille se raconte :
« Quand je suis avec une femme, on me dit que j’ai "fait un choix". Quand je suis avec un homme, on pense que je suis "revenu à mes vrais penchants". Mais je n’ai jamais choisi. J’aime les gens, leur âme, pas leur genre. »
Un spectre d’attirances : plus qu’un simple “50/50”
Contrairement à une idée reçue, la bisexualité ne se vit pas forcément à égalité parfaite. Certains hommes ressentent une attirance dominante pour les femmes, mais peuvent vivre des histoires intimes avec des hommes – ou l’inverse. C’est un spectre, et non un point fixe. Mehdi, 26 ans, étudiant en sociologie a eu plus de relations longues avec des filles, mais ses désirs ne se limitent pas à elles. Il a connu des crushs très forts pour des garçons. Ce n’est pas une question de quantité, c’est une question de qualité des émotions.
Un vécu marqué par la double pression
Les hommes bisexuels subissent une forme de double discrimination : marginalisés dans les cercles hétérosexuels, mais parfois aussi rejetés dans la communauté gay, où leur “instabilité” ou leur supposée “hétéro-curiosité” agace. Ils peinent à affirmer leur identité sans qu’on les soupçonne de mentir, de tester, ou d’avoir honte. C’est le cas de Damien, 42 ans, médecin à Lyon : « J’ai mis du temps à dire que j’étais bi, parce que je ne voulais pas qu’on pense que je faisais semblant. J’ai été marié à une femme pendant dix ans. Je suis aujourd’hui en couple avec un homme. Et je n’ai jamais été aussi honnête. »
Une invisibilité sociale et médiatique persistante
La bisexualité masculine reste peu représentée dans les médias. Dans les séries, les films ou la musique, les personnages bisexuels masculins sont rares ou caricaturaux. Cette absence de modèles nourrit la solitude et la honte. La société valorise la clarté, les identités nettes. La bisexualité, en tant que forme de fluidité, dérange. Elle remet en cause les repères binaires, les oppositions rigides. Adrien, 22 ans, assistant de production à Paris se souvient. : « Dans mon lycée, si tu aimais un garçon, tu étais gay. Fin de l’histoire. Moi, je ne me reconnaissais dans aucune case. J’ai passé des années à douter de moi, juste parce qu’aucun mot ne correspondait vraiment. »
Les parcours amoureux : fidélité, engagement, normalité
Contrairement à une idée fausse, les hommes bisexuels ne sont pas “forcément infidèles” ou “éternellement indécis”. Ils peuvent s'engager, aimer profondément, construire une vie de couple stable. La bisexualité ne dicte pas le comportement affectif elle décrit une capacité d’attirance, pas un style de vie. Pourtant, dans les relations, les partenaires peuvent se sentir menacés par cette ouverture perçue comme une instabilité. Clément, 38 ans, en couple avec une femme depuis 9 ans témoigne : « Elle a mis du temps à comprendre que je pouvais l’aimer sans frustration, même si j’avais eu des histoires avec des hommes avant elle. J’ai choisi de l’aimer, elle. Ma bisexualité ne rend pas cet amour plus fragile. »
L’éveil à la bisexualité : un processus lent, parfois tardif
En somme, chez les hommes, l’identification comme bisexuel peut se produire tardivement. Certains se découvrent dans la vingtaine, d’autres après un divorce, ou bien dans un contexte de remise en question profonde. Les injonctions virilistes, la peur du regard social, la honte intériorisée retardent souvent l’acceptation de cette orientation. Jean-Marc, 55 ans, divorcé, père de deux enfants connait bien cette situation. « J’ai longtemps cru que je devais choisir, ou me taire. À 50 ans, j’ai décidé que je voulais me respecter. J’ai rencontré un homme, puis un autre. Je suis en paix maintenant, je n’ai plus à cacher qui je suis. »
Entre courage et banalité : vivre librement sa bisexualité
Aujourd’hui, vivre sa bisexualité en tant qu’homme demande encore du courage. Pourtant, elle ne devrait plus être un combat. Elle représente une orientation parmi d’autres, ni plus instable, ni plus marginale. De plus en plus d’hommes assument ce positionnement fluide. Certains le vivent dans des couples ouverts, d'autres dans des relations monogames. Certains en parlent, d’autres gardent cette part d’eux-mêmes pour un cercle restreint. Tous, en revanche, partagent ce même droit à exister sans justification. Théo, 19 ans, étudiant à Toulouse raconte : « J’ai toujours aimé les garçons, un peu. J’ai aimé deux filles, beaucoup. Je ne me sens pas obligé de tout expliquer. C’est juste moi. »
Cette identité qui interroge les frontières
Enfin, être un homme bisexuel, aujourd’hui, or, c’est parfois défier des normes bien ancrées, c’est souvent marcher entre deux mondes. C’est aussi incarner une manière souple, sincère, de penser l’amour, le désir, l’attachement. C’est réaffirmer que les étiquettes ne disent pas tout, et que l’humain commence là où les définitions s’arrêtent.